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les Cénobites tranquilles
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20 avril 2010

JOLIE BOITE...

UN PAQUET DE MADELEINES.

C'est la rançon de l'age, il arrive un moment où vous avez toujours, surgissant du fond de la mémoire, une madeleine qui vous renvoie un tas d'années en arrière.jpg_poulain1

Alors que je préparais ce petit billet sur Francis Lemarque, je me suis revu, enfant, collectionnant les « bons points » dans les tablettes de chocolat. Lorsque le compte y était, on renvoyait tout cela à monsieur Poulain ou madame Suchard et, quelques semaines plus tard on recevait une jolie boite en fer blanc qui servait plus tard à ranger le sucre. Dans cette boite, outre le chocolat, il y avait toujours un album de chansons françaises qui permettait d'y coller les photos que l'on trouvait dans les fameuses tablettes. Et voilà ma madeleine, dans chaque album il y avait immanquablement une ou plusieurs chansons de Francis Lemarque. Marjolaine, le p'tit cordonnier, à Paris...


S'il est bien un chanteur français qui symbolise la ville de Paris, c'est certainement Francis Lemarque. Au cours d'une carrière longue et discrète, il a écrit près de quatre cents chansons, dont A Paris, devenue un standard international reprise par des dizaines d'interprètes à travers le monde entier. Et pour commencer, "le petit cordonnier" version japonaise...Amusant, non ?

Francis Lemarque, de son vrai nom Nathan Korb, naît le 25 novembre 1917 dans un petit deux pièces au second étage du 51 de la rue de Lappe à Paris au-dessus du bal des Trois colonnes. Sa mère, Rose, est originaire de Lituanie, tandis que son père, Joseph, tailleur pour dames, est polonais. L'enfant grandit avec son frère Maurice et sa sœur cadette Rachel, dans le quartier de la Bastille, bercé par les bals musettes de la rue de Lappe. Avec son frère il connaît une enfance délurée et joyeuse avant de quitter l'école dès l'âge de onze ans pour travailler en usine. Il gardera tout au long de sa vie un véritable amour pour ce quartier et il fêtera ses soixante-quinze ans au Balajo.

lemarq011Fasciné par les bals musette depuis son enfance, Nathan et son frère Maurice intègrent après une rencontre en 1934 avec Sylvain Itkine en 1934 le groupe Mars que ce dernier a créé dans l'esprit du Groupe Octobre, affilié à la Fédération des Théâtres ouvriers de France. Il a alors dix-sept ans. Sur les conseils de Louis Aragon, les deux frères créent un duo, "Les frères Marc" qui profitera des événements du Front populaire pour se produire dans les usines et se faire connaître. Ils rencontrent Jacques Prévert, et Joseph Kosma qui est un temps leur pianiste.

En 1940 il passe en zone libre et s'installe à Marseille. C'est là qu'il rencontre Jacques Canetti, qui deviendra par la suite son agent artistique. Il fait quelques tournées en Afrique du Nord dont une semaine de récitals avec le guitariste gitan Django Reinhardt. Sa mère déportée en 1943 meurt à Auschwitz. Il rejoint le maquis puis s'engage dans le régiment du douzième Dragon.

Après la guerre, Lemarque chante dans des cabarets de Saint-Germain-des-Prés. L'année 1946 sera décisive : il rencontre Ginny Richès qui deviendra son épouse, et il voit pour la première fois Yves Montand sur une scène parisienne. Il fait sa connaissance par l'intermédiaire de Jacques Prévert. Montand, séduit par ses compositions, choisit immédiatement des titres : Je vais à pied, Ma douce vallée, Bal petit bal...Leur collaboration durera de longues années pendant lesquelles Francis Lemarque lui écrira près de trente chansons. Il compose la musique du film Playtime de Jacques Tati, sorti en 1967.

Lemarque a été censuré dans les années 1950 avec sa chanson Quand un soldat. Sa carrière sera celle d'un auteur et d'un chanteur profondément attaché au Paris populaire et à la chanson française. Il s'éteint brutalement le 20 avril 2002 (il est alors dans sa quatre-vingt cinquième année) dans sa maison de la Varenne Saint Hilaire et il repose à côté d'Yves Montand dans le cimetière du Père-Lachaise à Paris.

Allez, c'est pas tout mais j'ai mon lait qu'est su'l'feu...Portez vous bien et à demain peut-être.


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Commentaires
A
Quand on joue les touristes, on peut écouter : "à Paris" sur les bateaux mouches. Bon d'accord, il y a aussi du Joe Dassin :"Je m'baladais sur l'avenue..." Trop bien hein Judith ?!
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