ENCORE UNE LOUISE...
Amis de la philosophie des lumières et de la pile Mazda réunies, bonjour !
Vous savez comme sont les gens, ils ont
leurs hobbys. Tenez, ma fiancée par exemple est fan de toutes les
Louises de la terre. Ce n'est pas un groupe sur Facebook, simplement
un intérêt particulier porté à ces dames que leurs parents ont
affublé de ce charmant prénom. Depuis Louise de Vilmorin jusqu'à
Louise attaque en passant par Louise Von Salomé et sa filleule adorée... En toute fin de ce billet, vous pouvez écouter "Louise" cette belle chanson à faire pleurer dans les chaumières.
C'est donc pour abonder son carnet d'adresse que je vais évoquer aujourd'hui Louise Renée de Penancoët de Keroual. Je le fais avec d'autant plus de plaisir que c'est une voisine.
C'est par une nuit qu'elle vit le jour
en 1649 au château de Keroual en Guilers, près de Brest. Il reste
encore de ce domaine, le fameux bois de Keroual là même où se
déroule le non moins fameux festival Astropolis, aux portes de Brest.
Vieille noblesse bretonne et donc, éducation religieuse au couvent Sainte Ursule à Lesneven où elle est sensée apprendre les bonnes manières. Apparemment elle apprend vite car quelques années plus tard elle arrive à Versailles pour se mettre au service de « Madame », c'est à dire la duchesse d'Orléans, belle-soeur, cousine et ancienne liaison du roi.
Le roi qui ne va pas tarder à remarquer la jouvencelle et à lui confier une mission diplomatique, devenir très « proche » du roi d'Angleterre Charles II. Au mois d'octobre 1671, elle est invitée à une réception donnée par la comtesse d'Arlington en présence du roi. « La suite serait délectable, malheureusement je ne peux pas la dire et c'est regrettable... »(Georges Brassens). Admirez le raccourci ! C'est ainsi que Louise de Keroual devient la maîtresse du roi d'Angleterre. Dès l'année suivante elle va donner naissance à un garçon qui sera créé duc de Richmond. Elle reçoit des terres et des titres et la voici duchesse de Portsmouth, comtesse de fareham et baronne de patersfield. En 1684, mission accomplie, Louis XIV la fait duchesse d'Aubigny.
Il est amusant de noter que la
princesse de Galles, Lady Di, était une des descendantes du fils que
Louise de Keroual avait eu avec Charles II. Louise de Penancoët de
Keroual va s'éteindre à Paris, rue des saints pères, le 14
novembre 1734. L 'année suivante, son petit fils, duc de
Richmond va créer la célèbre loge maçonnique d'Aubigny où furent
initiés le duc d'Antin et Montesquieu. C'est une des premières
loges maçonniques créées en France.à gauche, Charles Lennox duc de Richmond, partisan des Lumières et soutien à la révolution américaine.
Et bien voilà une petite histoire qui nous rapproche de la grande. C'est tout l'éclectisme des « cénobites tranquilles » de vous parler le samedi d'un anarchiste lorientais et le dimanche d'une courtisane brestoise. Allez, merci encore de votre visite, portez vous bien et à demain peut-être.