Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
les Cénobites tranquilles
Derniers commentaires
Archives
13 janvier 2011

J'ACCUSE...!

Amis de la Bretagne historique et du pruneau d'Agen réunis, bonjour !


En ce 24è jour de nivôse nous célébrons (ou pas) Saint Enogat.  Patron de Dinard, on retrouve sa trace au monastère de Saint-Méen, où il fut abbé, comme à Alet, où il fut évêque au VIIe siècle.
Il a donné son nom à la commune de Saint-Enogat. La paroisse de Saint-Énogat  était hitchcock_birds_dinardjusqu'en 1858 le centre de la commune actuelle de Dinard. Saint-Énogat est un démembrement de la paroisse primitive de Pleurtuit et dépendait jadis de l'ancien évêché de Saint-Malo. Dinard, simple village de pêcheurs jusqu'à l'arrivée des Britanniques, tire son origine mythique du légendaire Roi Arthur: Din (colline / fort) - Arz/Ar (ours / Arthur) ; l’ours, dans la mythologie celtique, symbolise la souveraineté. Les Acta Sanctorum prétendent que "Saint Énogat était le cinquième successeur de saint Malo : il fut sacré au commencement de l'année 628, sous le règne d'Hoël III et le pontificat d'Honorius Ier, il mourut le 13 janvier 631, et l'article qui lui est consacré se termine par cette phrase "Nihil de eo aliud comperimus" (Nous ne savons rien de plus à son sujet). Dont acte...
Originellement, Dinard faisait partie de la paroisse de Saint-Énogat. Puis, à la fin du XIXe siècle, les Britanniques commencèrent à y venir en villégiature et y firent bâtir de somptueuses villas sur la côte. Dinard se développa alors rapidement et devint la station de bord de mer la plus prisée d'Europe. Mais elle connut une désaffection à partir des années 1930, lorsque la haute société partit plutôt sur la Côte d'Azur. Aujourd'hui, Dinard est, sans nul doute, la station balnéaire la plus « british » de France avec ses 407 villas classées. A l'époque où j'y résidais il y avait même un Consul de sa très gracieuse majesté qui y tenait salon. La commune est aussi connue pour son célèbre festival du film britannique.Voilà pour la petite histoire.


Le 13 janvier est aussi la date anniversaire de la parution dans le journal « l'aurore » de la fameuse lettre de ZOLA « J'Accuse...! » c'était en 1898. Au travers d'un véritable pamphlet accusateur, la contestation d'une décision de justice au nom de valeurs 660px_J_accuse___Gallica__Titre_1universelles, l'écrivain décide de s'exposer publiquement, afin de comparaître aux Assises pour qu'un nouveau procès, plus indépendant puisse se dérouler. C'est cet article qui relance l'affaire Dreyfus, au moment où, le véritable coupable (le commandant Esterházy) étant acquitté, tout pouvait sembler perdu pour le camp dreyfusard. Cet article représente le symbole de l'éloquence oratoire et du pouvoir de la presse mis au service d'une cause 150px_Jaccuse_autographejuste et généreuse. J'attends toujours qu'un nouveau Zola se lève, peut-être Stéphane Hessel et son désormais célèbre « Indignez vous »... Le titre est formé d'un seul mot, deux syllabes. L'aspect typographique en a été particulièrement soigné. En effet, les deux majuscules initiales et les trois points de suspension suivis d'un point d'exclamation renforcent l'aspect dramatique de la proclamation. (Ça c'est pour Magik studio). Ce dispositif typographique, un peu oublié aujourd'hui, a marqué les contemporains de l'Affaire. Comme un peu un logo de nos marques modernes. Au point que lorsque les anti-dreyfusards publient en réaction un périodique antisémite, le titre choisi est « pssst…! », reprenant les artifices typographiques de « J'Accuse…! », mais sans les majuscules afin d'accentuer le mépris dans la réplique. Ils n'ont pas changé...

Tiens, voici la reproduction d'une carte de voeux que m'a fait parvenir Annie, fidèle carte_de_voeuxlectrice de ce blogue, je vous en fais profiter car je trouve ce montage particulièrement bien fait. Je ne sais pas qui en est l'auteur, j'aurais bien voulu le citer.



Bon et bien, cela devrait suffire pour aujourd'hui car, comme le disait mon aïeule, qui collectionnait les poncifs comme d'autres les boites de camembert: A chaque jour suffit sa peine.

Allez, portez vous bien et à demain peut-être.

Publicité
Commentaires
L
Je pensais que tout le monde avait reconnu Alfred Hitchkock et les célèbres oiseaux. Cette statue trône sur la plage de Dinard depuis la création du festival du film britannique.
M
This greeting card is so fine. Thank you Annie !<br /> Just a question for my favorite blogger : <br /> What can you tell me about this statue ?
Publicité
les Cénobites tranquilles
les Cénobites tranquilles
Visiteurs
Depuis la création 226 212
Publicité