NOLWENN LA PAIMPOLAISE...
Amis de la musique trad' et du bigorneau marinière réunis, bonjour !
Puisque nous sommes au dernier jour de nivôse, dédié au crible, cet instrument qui servait à tamiser la farine, profitons en pour répondre au courrier des lecteurs comme on dit dans « Notre temps » journal de la deuxième jeunesse...
Je n'avais sans doute pas mesuré la popularité de Nolwenn Leroy dans le lectorat de ce blogue ce qui m'a valu une volée de bois vert pour l'avoir rangé dans la même catégorie que Lory. Bien, je m'excuse auprès de ceux qui apprécient cette artiste, j'aurais du écrire: dans la même catégorie que Théodore Botrel. Le folklorisme gnan-gnan de l'une et de l'autre relève à peu de chose près de la même veine. D'ailleurs voici une photo de Paimpolaise (à droite) qui a longtemps servi à illustrer la chanson du barde Montmartrois (j'aime Paimpol et ses fadaises) et le style est évidemment le même que celui qui est utilisé pour l'album de Nolwenn Leroy. On cherche à légitimer de providentielles racines. La ressemblance est troublante. A tel point que l'ingénue a cru nécessaire d'inscrire sur la pochette du disque Bretonne, en cas de doute...Mais bon, ça marche bien pour elle. L'autre jour à Brest, notre « bretonne » dédicaçais son oeuvre sous chapiteau à l'invitation d'un grand épicier de Landerneau. Il y avait plus de monde que pour un meeting de Besancenot, même Fanch Mitt' au mieux de sa forme n'a jamais fait mieux dans la cité du ponant !
Quand
à la comparaison entre une œuvre originale et une reprise, j'en conviens, elle est
davantage affaire de goûts que d'esthétisme d'autant plus qu'en
l’occurrence, bien malin qui peut dire à qui revient la paternité
de « la jument de Michao » chanson populaire aux multiples versions. Mais, pour qui a
entendu la version de « Women of Ireland » des
Chieftains, que l'on retrouve sur la bande originale du
merveilleux film de Stanley Kubrick, Barry Lyndon (1976), Y'a
pas photo... Et je pourrais ajouter que la version de Mike Oldfield
est largement plus saisissante, plus profonde, plus « rebelle »
que celle de Nolwenn Leroy. Et quand Stivell s'en empare pour la chanter en irlandais dans son album Brian Boru (1985) on y croit davantage. Maintenant chers lecteurs, vous connaissez ma mauvaise foi légendaire et vous m'autorisez donc à rajouter que même la version de Manau de "tri martolod" (1998) transformée en guerrier de la tribu de Dana était plus convaincante que la gentille application avec laquelle Nolwenn nous la susurre. Quand à la chanson de Miossec "Brest" elle méritait d'être confiée à une voix enfumée et quelque peu embouteillée, peut-être Arno ou les Ramoneurs de menhirs.
Bon, ça c'est fait ! Ceci étant et comme le répétait mon aïeule, toute chose égale par ailleurs, vous savez l'immense océan de tolérance qui m'habite et il va de soi que je reconnais à tout un chacun le droit d'apprécier tel artiste qui ne trouve pas grâce à mes oreilles. (Cette phrase là me permet d'atteindre mon quota de signes). Allez, portez vous bien et à demain peut-être.