HO, HO, HO CHI MINH...
Rapidement ce mouvement conduit, entre autres, par Daniel COHN-BENDIT (qui se réclame alors de l'anarchie) va passer de la critique de l'Université à la critique de la société et de l'autoritarisme. Il sera le ferment de ce qu'on allait appeler par la suite: les évènements de mai 68.
Je réponds d'autant plus volontiers à la sollicitation de Corsico concernant Xavier Langlade (ici à gauche) que j'ai eu l'occasion de connaître ce dernier. A cette époque là nous étions très engagés dans les comités Viet-Nam et le Front de Solidarité Indochine. Il s'est fait arrêter après le caillassage des vitrines de American express, symbole de l'impérialisme Etatsunien. Voici à droite une photo de notre arrivée rue Scribe, je pense qu'il y a prescription... Je dis cela pour le monsieur des renseignements généraux.
A rennes, où je sévissais à l'époque, il était venu nous enseigner quelques techniques pour faire face aux forces de l'ordre et autres nervis de "Occident", "Ordre nouveau" ou de la C.F.T., milice patronale, qui faisait rêgner l'ordre à Citroën.
Ecoutez plutôt ce qu'en disait Daniel Bensaïd: « 25 janvier 2007, Xavier Langlade nous a quittés brutalement. Il est mort à Cuba, sur cette île qui nous fit tant rêver, presque 40 ans après le premier grand meeting parisien de la Jeunesse communiste révolutionnaire, organisé en hommage au guérillero tombé en Bolivie, un funeste jour d’octobre 1967. En 1966, sur le campus de Nanterre, il avait une solide réputation de praticien des arts martiaux et de dirigeant (avec Jacques Tarnero) d’un service d’ordre étudiant performant, chargé de protéger le campus des descentes répétées des commandos d’Occident. Discret, un peu secret, Xavier avait le goût de la pénombre plus que des projecteurs. Comme la plupart d’entre nous, il vibrait à l’appel de la Révolution cubaine et de l’Amérique latine. Pendant plus de dix ans, nous avons souvent collaboré dans la conspiration contre l’ordre établi: le 21 juin 1973 et la dissolution de la Ligue, l’agonie de l’Espagne franquiste, amers voyages en Argentine et au Chili, où l’atmosphère s’alourdissait des préparatifs du coup d’État. À la fin des années 1970, l’histoire édentée ne nous mordait guère plus la nuque. »
J'imagine que pour les plus jeunes d'entre vous tout cela a un parfum un peu surrané mais, nous avions 20 ans et étions convaincus que le vieux monde était derrière nous...
Allez, portez vous bien et à demain peut-être.