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les Cénobites tranquilles
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31 mai 2011

AU TRENTE ET UN DU MOIS DE MAI...

 

Amis du libre examen et de la friture d'ablettes réunis, bonjour !

Voici mai qui s'achève alors que prairial n'en est qu'à son douzième jour dédié à la bétoine (et non pas à l'abbé Toine). La bétoine jouissait dans l'antiquité d'une stachys_officinalisréputation prestigieuse qui lui conférait des pouvoirs magiques (on la disait capable de chasser les mauvais esprits) et faisait d'elle un remède quasi universel. Le nom bétoine est dérivé de celui d'un peuple ibérique, les Vettones, qui utilisa cette plante dont la réputation s'est maintenue jusqu'au Moyen Âge et au delà.

On utilisait autrefois les feuilles séchées de cette plante comme du tabac à priser ou comme substitut du thé ; les jeunes pousses sont consommables en salade avec modération. Personnellement, je ne m'y risquerais pas ; déjà que le concombre espagnol aurait ces jours ci tendance à nous torturer les entrailles, alors la bétoine ibérique...

 

Tout à fait autre chose.

Le 31 mai 1826, le tribunal correctionnel de la Seine, 235px_Louis_Michel_van_Loo_001ordonne la destruction du roman « Jacques le fataliste... » et condamne l'éditeur à un mois de prison. Ceci me donne l'occasion de dire quelques mots à propos de l'auteur, Denis DIDEROT,
"Philosophe des Lumières", romancier et encyclopédiste français.
Ce libre penseur précurseur de la pensée libertaire, naît le 5 octobre 1713 à Langres (Haute-Marne). Fils d'un riche artisan coutelier, il est élève chez les jésuites et destiné à la prêtrise (tonsuré à 13 ans). Au collège d'Harcourt à Paris, il devient maître ès arts à 19 ans. Il poursuit ensuite des études tout en menant une vie de bohème, et se libère progressivement de la pensée religieuse de son temps. En 1746, il écrit ses "Pensées philosophiques" suivie de "Pensées"(1747), violentes attaques contre le christianisme. En 1749, il affine sa pensée matérialiste, avec "Lettres sur les aveugles et à l'usage de ceux qui voient", mais cela entraîne son arrestation. Après trois mois de prison, il est libéré sur les instances de son éditeur, qui vient de lui confier avec encyclo_diderotd'Alembert, la direction de "l'Encyclopédie", travail gigantesque auquel il va consacrer plus de vingt ans de sa vie. En 1751, le premier volume voit le jour. Huit ans plus tard, les 7 premiers tomes sont condamnés par le pouvoir royal mais l'Encyclopédie se poursuivra jusqu'à son terme, dans une semi-clandestinité.
Il trouve encore le temps d'écrire des essais sur le théâtre dont "Paradoxe du comédien" où encore des romans comme "La Religieuse"(1760), "Le Neveu de Rameau"(1761), "Jacques le Fataliste et son maître", etc.
Il entretient également une importante correspondance littéraire, et se fait même critique d'art. Après une vie bien remplie, il meurt à Paris, mais malgré son radicalisme politique et son athéisme déclaré, il est enterré religieusement.
"Méfiez-vous de celui qui veut mettre de l'ordre" tel est son avertissement dans le "Supplément au Voyage de Bougainville" (1772).
Nombre de ses romans seront édités après sa mort, mais cela n'empêchera pas les interdictions et les condamnations.

Allez, merci de votre visite, n'oubliez pas que vous pouvez suivre les aventures du cénobite sur Twitter #erwandekeramoal, portez vous bien et à demain peut-être.

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Commentaires
S
Il vivrait maintenant, il rajouterait : "Méfiez-vous de celui qui veut mettre de l'Ordre, surtout Mondial".<br /> <br /> Quand le brevetage du vivant sera achevé et que la main mise des firmes agro-alimentaires et pharmaceutiques sera totale, sur les plantes, sur les légumes naturels et sur les graines, heureusement, il nous restera la ciguë.
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