INFO, INTOX, INFOX...
Amis de la vérité toute nue et du poulet basquaise réunis, bonjour !
Nous sommes le mercredi 15 juin, jour des enfants mais aussi, jour de la verveine dans le calendrier républicain. A ce propos, je viens de rajouter aux plantations des jardins de Keramoal une verveine-citronnelle dont j'ai découvert les bienfaits lors d'un excellent repas au restaurant « les oliviers » à Lannilis, Nord-Finistère en Bretagne pour les non-initiés.
Le billet du jour m'est inspiré par une réflexion du style « quand on voit c'qu'on voit et qu'on entend c'qu'on entend, faut pas s'étonner que les gens y pensent c'qui pensent ». Le bourrage de crâne est d'autant plus fréquent de nos jours que entre internet, la télé, la presse écrite, il devient de plus en plus difficile de séparer le vrai du faux, le bon grain de l'ivraie, l'info et l'intox. Tout cela se mélange dans une sorte de brouet lacédémonien que l'on pourrait nommer l'infox.
Déjà en 1937, Victor Serge, nous alertait sur ce phénomène. Né à Bruxelles dans une famille d’exilés anti-tsaristes, rédacteur à l’anarchie, Victor Serge (1890–1947) rejoint la Russie à l’annonce de la révolution. Membre de l’opposition de gauche du parti bolchevique, il connaît la prison puis la relégation en Oural. Expulsé d’URSS après des années d’interventions de militants et d’écrivains, il arrive à Bruxelles en avril 1936. Boycotté en France par la presse du Front populaire, il est invité par La Wallonie, un journal socialiste de Liège, à publier une chronique hebdomadaire. Écrivain sensible et témoin lucide, Victor Serge se fait ici, sans renoncer à ses idéaux d’émancipation, le chroniqueur des contre-révolutions à l’œuvre dans une Europe qui se dirige vers un second conflit mondial.
« Il y a encore une forme du mensonge particulièrement riche parce qu’elle combine toutes les autres en y ajoutant l’information (ne souriez pas…), l’imagination et le grand tirage. Elle s’appelle le bourrage de crâne et dépasse de loin en capacité de nuire tous les autres procédés de truquages et d’escroqueries psychologiques. La chose est vieille comme la presse, le mot, un mot magnifique par sa précision, est né pendant la guerre, à une époque où la presse s’attachait, avec un zèle sans bornes, à « bourrer » de sornettes les crânes des hommes qu’il fallait amener à tuer et se faire tuer pour que les oligarchies capitalistes rivales pussent refaire la carte du monde (de manière à recommencer plus tard...). »
Tunisie, libye, Egypte,Afghanistan,Syrie,DSK,Georges Tron, Bettencourt, de l'affaire Stavisky à celle de Clearstream en passant par le « suicide » du ministre Boulin...Amusez vous à démêler le vrai du faux.
Bon courage, portez vous bien et à demain peut-être.