LA PLUIE EST PARTIE POUR RESTER...
Amis de l'allégorie et du véritable bretzel réunis, bonjour !
A force de l'attendre, c'est enfin arrivé, nous sommes le premier jour de messidor dédié au seigle. Vous remarquerez au passage que nos amis républicains avaient l'âme autrement plus poétique que les technocrates Onusiens d'aujourd'hui qui nous concoctent la journée de la femme, du braille, des zones humides, de la trisomie, du sommeil, de l'eau, de la tuberculose, j'en passe et des moins drôles. Messidor, tirait son nom « de l'aspect des épis ondoyants & des moissons dorées qui couvrent les champs de juin en juillet », selon les termes du rapport présenté à la Convention nationale le 3 brumaire an II par Fabre d'Eglantine, au nom de la « commission chargée de la confection du calendrier ». Son poème en l'honneur de messidor par contre est d'une nullité rarement égalée :
Quel repos plein d'attraits goûte la Moissonneuse
Quand aux travaux du Jour succède un doux Sommeil
Cérès par tes présens tu rends la vie heureuse
Jamais on ne les voit s'évanouir au réveil
Aujourd'hui donc, en notre basse Bretagne, ceux qui n'ont rien de plus urgent à faire, vont célébrer santez Riwanon. C'est la bienheureuse maman de St Hervé dont je vous ai parlé il y a quelques jours. Après la mort de son époux, elle renonça à ses biens, et, accomplissant une résolution prise depuis longtemps, elle alla s'ensevelir dans la solitude, avec de ferventes compagnes, parmi lesquelles était sa nièce sainte Christine (ils étaient tous saints dans la famille). Elle s'y forma un ermitage avec des rameaux d'arbres, et y persévéra dans l'abstinence et l'oraison. Elle mourut saintement (evel just) le 19 juin de l'an 535 vers 17h selon le médecin légiste. Son fil Hervé qui était revenu pour l'occasion, l'inhuma avec piété et respect dans l'oratoire, où elle avait passé tant d'heures dans la prière. C'est maintenant l'église paroissiale de Landhouarneau.
La météo étant ce qu'elle est, je me réfugie dans la bibliothèque de l'ermitage pour préparer quelques billets en attendant des jours meilleurs. Ceux qui continuent à utiliser le charmant idiome douarneniste (ceux là qui n'ont pas appris le parler français dans « la vie des saints »), ceux là donc n'ont de cesse de répéter : la pluie est partie pour rester... Joli bretonnisme (à droite la couverture du livre de Hervé LOSSEC,edition Skol Vreizh), mis en pratique par ceux qui pensent en breton et causent en français. Cela me fait penser que mon ordi est en train de partir en distribilh et qu'il conviendrait que je fasse appel à un professionnel de la profession si je veux continuer à vous abreuver quotidiennement de ces modestes billets.
Allez, mon secrétariat me demande de faire quelques rappels : Vous pouvez toujours voter pour ce blog, colonne de droite en haut, vous pouvez aussi suivre les aventures des cénobites sur Twitter #erwandekeramoal, merci de votre fidélité, portez vous bien et à demain peut-être.