I HAVE A DREAM...
Amis de l'entente cordiale et du couscous au poulet réunis, bonjour !
Nous sommes le 12 septembre, 26è jour de fructidor dédié à la bigarade, fruit du bigaradier, encore nommée l'orange amère et dont les fleurs servent à l'élaboration de l'essence de néroli mais surtout du triple sec et du Cointreau... Et puis tiens, une fois n'est pas coutume, je commence ce billet en souhaitant un bon anniversaire à jean-Yves, fidèle parmis les fidèles lecteurs de ce blogue.
Cette nuit, j'ai fait un drôle de rêve. J'ai vu le drapeau palestinien rejoindre les 193 autres qui ornent déjà le siège de l'ONU. J'ai songé un moment que ce fol espoir n'était pas vain, que je ne prenais pas mes désirs pour une réalité. Las...
Washington a déjà annoncé que les USA mettraient leur veto à l'entrée de la Palestine à l'ONU l'empêchant ainsi de devenir d'ici trois semaines environ le 194e Etat membre de l'organisation, mais il est possible qu'elle puisse accéder à un nouveau statut international.
De son côté l'Europe est divisée, certains sont partisans du vote favorable, d'autres (dont la France) pencheraient pour un compromis. Ainsi Alain Juppé a déclaré récemment : « Notre objectif est d'éviter un échec pour tout le monde, en septembre, à l'Assemblée générale des Nations unies. L'Europe peut et doit jouer un rôle dans la recherche d'une solution. »
Eviter un échec ! Cela fait soixante ans que l'échec est patent. L'idée principale serait de concéder à la Palestine le statut d'Etat observateur aux Nations Unies (comme cela a été le cas pour la Suisse pendant des décennies avant qu'elle ne demande à passer membre à part entière). Sauf que la Suisse n'était pas occupée par une force étrangère. Il est vrai, me rappelle madame Michu, qu'en 2012, les français de l'étranger vont élire leurs députés et que la 8è circonscription est composée de plus de 55% d'israéliens qu'il convient de ne pas facher...
Le 20 septembre, si tout se passe comme prévu, le représentant du Liban, qui préside actuellement le Conseil de Sécurité de l'ONU, présentera au secrétaire général Ban Ki-moon une demande officielle d'admission de l'Etat de Palestine dans les frontières de 1967 (Cisjordanie, Jérusalem-Est et bande de Gaza) aux Nations unies. (Les "frontières de 1967" renvoient à la "Ligne verte", ligne de démarcation déterminée par l’armistice conclu en 1949 entre Israël et ses voisins arabes - Égypte, Jordanie, Liban et Syrie - au terme de la première guerre consécutive à la création de l’État juif.)
Au moins 124 pays sur les 193 membres de l'ONU ont déjà annoncé la reconnaissance de l'Etat palestinien et qu'ils voteront pour son admission. Une vingtaine d'autres au moins auraient, selon le négociateur palestinien Saeb Erekat, promis de les imiter. Le seuil requis des deux tiers de votes favorables (129 Etats) semble largement dépassé. Mais, les dirigeants palestiniens le savent déjà, leur pays ne deviendra pas, après le Soudan du Sud, le 194e Etat membre de l'ONU. Car il y a un deuxième tour, Il faut également le vote favorable de 9 des 15 membres du Conseil de Sécurité, dont impérativement, celui des cinq membres permanents (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine). Et le veto des Etats-Unis ne fait désormais aucun doute ! Pour ma part, je fais partie de ceux qui n'ont pas sauté de joie à l'élection de OBAMA tout en me réjouissant de la fin de l'ère BUSH. Ses reculades sur de nombreux points essentiels comme l'environnement et la Palestine semblent, hélas, me donner raison.
« Au rythme où Israël réquisitionne les terres, constitue des réserves foncières pour l'expansion des colonies et construit en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, il n'y aura bientôt plus rien à négocier, constate Khalil Tafakji, ancien cartographe de la délégation palestinienne. En dehors de quatre cantons autour des villes principales, qui représentent moins de 40% du territoire, Israël contrôle la majorité de la Cisjordanie. Dans l'indifférence générale. Et je ne suis pas sûr que notre offensive aux Nations unies puisse y changer quelque chose. » Sources:Emmanuel Esliard – Médiapart.
Les évènements du Caire (attaque de l'ambassade d'Israël) me font craindre le pire. Tout se passe comme si, à chaque fois que l'on aperçoit l'ombre d'une solution, des forces occultes s'employaient à détruire tout espoir.
Allez, rendez-vous dans cinquante ans. En attendant, portez vous bien et à demain peut-être.