DEJA 1000 EMEUTES EN 2011...
Amis de l'antilogie* et de l'apple pudding réunis, bonjour!
*exemple d'antilogie:Mon Dieu, mon Dieu, délivrez nous de toutes les religions!
Nous sommes le 14 août, il pleut sur Brest Barbara, et pour corsé le tout, c'est le 27 de thermidor, jour du colza...Drôle de plante à la vérité qui doit son existence au croisement d'un chou et d'une navette et dont le nom provient du néerlandais koolzaad (graine de chou), en breton kaol. Mon aïeule que rien n'arrêtait lorsqu'il s'agissait de qualifier un malfaisant, le traitait de pav kaol skornet; ce qui pourrait se traduire par: pied de chou gelé...
Profitant du mois d'août, les capucheux londoniens s'adonnent à une activité des plus récréatives et qui égayent les nuits de la capitale. Ils pillent, ils incendient, ils caillassent les bobbys...On voudrait nous faire croire que tout cela n'a rien de politique, que ce sont des voyous désoeuvrés, des jeunes sans conscience, sans foi ni loi, soit, mais cela n'empêche nullement d'avoir une lecture politique de ces évènements. Que ce soit en Espagne, au Portugal, en Grèce ou en Grande-Bretagne, une part de plus en plus importante de la jeunesse, ghettoïsée, communautarisée, se trouve sans emploi, sans logement, sans avenir. Les repères ont disparu, les différentes sortes d'autorité se sont effilochées, les organisations sociales défaites, ne restent que les signes ostentatoires d'une vaine existence sociale: Les baskets de marque, la dernière console, l'Ipad, le portable, si possible Blackberry, et leurs corollaires, le trafic, l'économie underground, le système D. Mais qui sont-ils ces "bandits" que Cameron veut ramener à la raison. A bien y regarder ce ne sont pas les mêmes qui fréquentent Eton ou Cambridge. Leurs parents viennent de l'Afrique sub-saharienne, du Penjab, du Bangladesh et du Sri-Lanka. De ces pays que Cameron et ses accolytes ont rendu exangues à force d'exploitation, obligeant leurs enfants à choisir la voie de l'émigration. Le système capitaliste représenté par la City londonienne récolte aujourd'hui ce qu'il a semé...
La situation est comparable à une cocotte minute qui peut exploser à tout moment. Les raisons structurelles existent depuis plusieurs années déjà : soumission des Etats aux logiques financières et aux agences de notation, aggravation considérable des inégalités, politique ultra-sécuritaire…
Avec tous ces ingrédients, on ne peut pas être surpris par ces événements. Ce qui est toujours étonnant, en revanche, est l'alchimie collective qui les déclenche. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est Alain Bertho, anthropologue à l'université Paris 8, qui ajoute: Ces jeunes cassent pour s'imposer dans un système qui ne veut pas d'eux. Si on applique à ces événements une seule lecture policière, on rate l'essentiel.
En tout état de cause, ces émeutiers là n'ont pas grand chose à voir avec nos jacqueries du temps jadis quand "la populace" décidait de s'en prendre aux entrepôts du fermier général. Mais demain, qu'en sera t-il?
Allez, bonnes vacances, portez vous bien et à demain peut-être.