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les Cénobites tranquilles
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5 décembre 2010

HOUELLEBECQ PEUT ATTENDRE...

Amis de la liberté de s'exprimer et des tortellini alla pana réunis, bonjour !

En ce 15è jour de frimaire, la pluie a remplacé la neige, je ne suis pas sûr qu'on ait tortellinigagné au change. Tiens, puisque j'évoque les tortellini en voici l'origine légendée qui m'a été contée par un restaurateur briochin (de Saint Brieuc) spécialiste des pâtes et Italien pur souche.

Un fabricant de pâtes, secrètement amoureux d'une de ses employées, ne put résister à la tentation d'observer la jeune fille par le trou de la serrure tandis qu'elle se changeait dans l'arrière boutique avant de se mettre au boulot. Las, il ne put voir que son nombril, mais il le trouva si beau qu'il saisit un petit disque de pâte et en reproduisit la forme. Ainsi naquit le premier tortellino.
Décidément, on trouve de tout sur ce blogue...
En fait je voulais profiter de ce 5 décembre, jour anniversaire de sa naissance, pour nouvel_age_litévoquer Henry Poulaille. Ecrivain libertaire.
Fils d'un charpentier anarchiste originaire de Nantes, il se retrouve orphelin à 14 ans. Autodidacte, passionné par les livres, il fréquente les milieux libertaires. Il est embauché en 1923 aux éditions Grasset, dont il deviendra le directeur. Il se consacre à la littérature prolétarienne, faisant découvrir de nombreux auteurs issus du monde du travail, et publie "Le nouvel âge littéraire" et anime de nombreuses revues sur le sujet dont "Prolétariat". On lui doit la publication de nombreux écrivains Français et étrangers, Cendrars, Henri Barbusse, Jean Giono, Victor Serge...

Il s'attire l'hostilité du Parti Communiste pour son refus de tout embrigadement et surtout en raison de son soutien à Victor Serge. En 1935, il crée "Le musée du soir", cercle prolétarien, à la fois bibliothèque et lieu de débat que beaucoup considèrent comme l'ancêtre des maisons de la culture. En 1939, il est un moment incarcéré pour avoir signé le tract de Louis Lecoin "Paix immédiate". A la libération, il publie la revue prolétarienne poulaille_henry"Maintenant".
Pourtant son engagement humanitaire, pacifiste et antimilitariste a pu se manifester à bien des reprises : En 1925, il signe un manifeste contre la guerre du Maroc. En 1927, il signe la pétition (parue le 15 avril dans la revue Europe contre la loi sur l’organisation générale de la nation pour le temps de guerre qui abroge toute indépendance intellectuelle et toute liberté d’opinion). Son nom côtoie ceux de Alain, Louis Guilloux, Jules Romains… En 1933, il monte un comité de soutien à Victor Serge, écrivain français trotskyste qui avait été déporté par Staline en Sibérie. En 1939, il est un moment incarcéré pour avoir signé le tract pacifiste de Louis Lecoin : Paix immédiate, étant un des rares, avec l'auteur à ne pas désavouer après coup sa signature. Plus tard, en 1963, il signe aussi la lettre de Louis Lecoin pour la reconnaissance du statut d'objecteur de conscience.

Il est également l'auteur de nombreux romans, souvent autobiographiques. "Le pain quotidien" (1931); "Les damnés de la terre" (1935), mon préféré: Les Damnés de la terre correspondant aux années 1906-1910) accorde une large place aux mouvements politiques et sociaux de ces années là, vus par Magneux, son personnage, grand lecteur (comme l'était le père de Poulaille) et ses amis anarcho-syndicalistes : grève des viticulteurs de 1907, manifestation Ferrer, manifestation du premier mai 1907, grève des cheminots et des postiers de 1909… (il existe une réédition de 2007 aux éditions "les bons caractères") "Pain de soldat"(1937); "Seul dans la vie à 14 ans" (1980), etc. Henry Poulaille est mort le 30 mars 1980.

A lire et à relire sans modération aucune, Houellebecq peut attendre, Angot n'est pas pressée et Modiano en a vu d'autres...Allez, bonne lecture, portez vous bien et à demain peut-être.



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Commentaires
J
C'est trop tard,"La carte et le territoire" est dans la bibliothèque depuis vendredi soir.<br /> Je vais néanmoins essayer de trouver Henry Poulaille, un auteur qui s'attire les foudres du P.C.ne peux être que sympathique. <br /> Les tortellini de Don Giovanni ou du restaurateur Briochin, alors là,à consommer sans modération, d'ailleurs j'ai déjà prévenu dans une autre vie je m'installe à Sienne,Trieste ou sur la côte amalfitaine enfin quelque part en Italie
O
c'est un joli texte aujourd'hui : plein de valeurs vécues et exprimées; j'en goûterai davantage les tortellinis
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