DANSONS LA RAVACHOLE...
Amis du tarot de Marseille et de la galinette cendrée réunis, bonjour !
La bombe que Vaillant avait jetée le 9 décembre 1893 à la Chambre des Députés, si elle ne tua personne, terrorisa la société bourgeoise, qui ne lui pardonnera pas cette frayeur.
Vaillant, né en 1861, connait très jeune la misère. A 13 ans, il prend le train sans billet : première condamnation. A 17 ans, affamé, il mange dans un restaurant et ne peut payer : six jours de prison. Il se rend à Paris, à pied. Il fréquente les groupes anarchistes, se passionne pour l'astronomie, la philosophie, etc. Il se marie, et a une fille, Sidonie (qui sera plus tard recueillie par Sébastien Faure). Toujours dans la misère, il décide de tenter sa chance en Argentine, dans le Chaco, mais là-bas aussi, la misère règne en maître. Après 3 ans d'exil, il rentre en France où il ne trouve que des petits boulots qui n'arrivent pas à nourrir sa famille. Il renoue alors avec le milieu des « compagnons » anarchistes. Les vagues d'actes anarchistes se multiplient alors en France dans les années 1892-1894 à l'initiative de plusieurs activistes, parmi lesquels Ravachol, Sante Géronimo Caserio, ou encore Emile Henry.
Auguste Vaillant (que l'on voit ici, à gauche, présenté à la guillotine)
En représailles de cette exécution, Caserio va assassiner Sadi Carnot à Lyon le 24 juin 1894. La conséquence directe de ces actes fut l'adoption des lois dites « scélérates » La première prévoit la création de nouveaux délits, dont l'apologie de faits ou apologie de crime. Cette loi permet aux autorités d'ordonner des arrestations et des saisies préventives. La seconde concerne les associations de malfaiteurs et la troisième, la liberté de la presse en interdisant toute propagande aux anarchistes et en interdisant leurs journaux. Ces lois ne furent abrogées qu'en 1992. Dès lors, chez les anarchistes, la chanson « la complainte de Vaillant » va remplacer la fameuse « Ravachole ».
La guillotine a disparu plus vite que les inégalités sociales, les prébendes, les conflits d'intérêts, les ministres bidons et les énormes profits des financiers en tous genres...
Allez, c'est pas une raison pour perdre la tête. Je dis cela à l'intention de l'inspecteur des renseignements généraux qui est chargé de dépouiller les blogs; ceci n'est pas l'apologie d'un acte criminel, simplement un rappel historique. En attendant la suite, portez vous bien, à demain peut-être et n'oubliez pas: Indignez vous !